SOURCE : http://www.famillesblouin.com/

Sur les traces de notre ancêtre Emeri

Note de l’auteur : Pour être conforme à l’écriture de l’acte de baptême découvert à la paroisse Saint-Pierre d’Étusson, le prénom Emeri sera utilisé dans tous nos textes.

Notre illustre ancêtre voit le jour le 26 avril 1640 à Étusson, petite commune du nord du Poitou, département des Deux-Sèvres. Au début des années 1660, dans la jeune vingtaine, Emeri se laisse tenter par ce mouvement de personnes qui quittent la mère patrie dans le but de s’établir sur une terre fertile en Nouvelle-France. Qui sait ce qui l’a motivé, mais il débarque à Québec et le 25 août 1664, il emprunte 40 livres tournois à un frère jésuite avec obligation de lui remettre ladite somme à la Toussaint. Il a sûrement tenu parole et réussi ses « trente-six mois » comme engagé chez un habitant, car le 2 juin 1667, Mgr de Laval lui concède une terre sur l’Île d’Orléans. Comme notre vaillant émigrant s’adapte aux rigueurs du climat et au métier de défricheur, le voilà propriétaire des lots 16 et 17, une terre de 6 arpents de front dans la future paroisse Saint-Jean. Il peut maintenant songer au mariage et perpétuer la famille.

 

Habile navigateur et pêcheur, Emeri traverse régulièrement le fleuve et s’arrête en face à l’Ange-Gardien. Il y découvre sa perle rare, Marie Carreau, qu’il épouse le 30 novembre 1669. Comme on se marie dans la paroisse de sa fiancée et qu’il n’y a pas encore de lieu de culte à l’Île, Marie se voit offrir une promenade en canot comme voyage de noces. Lors de son 16e anniversaire, elle se félicite d’être déjà mère d’une fille, Marie-Françoise, car aux épousailles, elle n’avait que 14 ans. Mais dotée d’un courage exceptionnel et d’une solide santé, elle donne vie à 14 enfants. Comme 3 décèdent en bas âge, 4 garçons et 7 filles s’occuperont de perpétuer la lignée de la grande famille Blouin.

En suivant le cheminement de Marie et Emeri, on constate que le souci de favoriser l’établissement de leurs descendants près d’eux les préoccupe. Dès le 16 avril 1689, le couple achète la terre de Simon Rochon, lot no 19. Et la vie continue. Cette terre sera concédée à leur fils Jean. Le 16 novembre 1705, nos vaillants bâtisseurs décident de morceler l’héritage et font don à leur fils Jacques d’une terre de 2 arpents de front. Il s’agit d’une partie de la terre no 16, deuxième concession reçue de Mgr de Laval.

Revenons à nos ancêtres. Présentons brièvement leur belle famille :

1- Marie-Françoise, née le 5 janvier 1671, décédée avant 1681.

2- Jean, né le 11 juillet 1672, décède le 29 mars 1745 à Saint-Jean, Î.O. Madeleine Langlois, sa première épouse, lui donne 5 enfants. Ses deux autres épouses, Catherine Trudel et Marie-Louise Grenier, ne lui donnent aucune postérité.

3- Marie-Madeleine, née le 12 mai 1674. Elle épouse Charles Campagna le 22 septembre 1692 et lui donne 11 beaux enfants. Elle décède le 11 septembre 1755 à Saint-François, Î.O.

4- Jacques, né le 2 avril 1676, il épouse Marie-Geneviève Racine à Beaupré. De cette union, 3 enfants. Quant à sa deuxième épouse, Geneviève Plante, elle donnera naissance à 7 enfants. Il décède à Saint-Jean le 16 janvier 1744.

5- Anne, née le 6 avril 1678, elle épouse Louis Létourneau le 19 novembre 1696. Le couple élève 14 enfants sur la terre no 6 à Saint-Laurent. Elle y décède le 21 décembre 1749.

6- Catherine, baptisée le 27 octobre 1680, elle épouse Claude Guyon le 13 janvier 1700. En plus de ses 10 enfants, elle prend soin des 6 enfants de la première union de son mari, veuf de Madeleine Lehoux, sur leur ferme à Sainte-Famille.

7- Anonyme, le 28 février 1683.

8- Louise, née le 27 janvier 1684, elle décède à 13 jours.

9- Marguerite, née le 9 août 1685, elle épouse Jacques Létourneau le 18 juillet 1709. Sans postérité, elle décède à Québec le 19 juillet 1753.

10- Françoise, née le 26 mai 1688, elle épouse Charles Fortier le 9 juillet 1709. Sur leur ferme à Saint-Jean, 13 enfants voient le jour. Le 30 décembre 1762, elle s’éteint à l’âge vénérable de 73 ans.

11- Gabriel, né le 16 mai 1691, il épouse Catherine Jahan le 27 novembre 1713. Sur la terre de son père, Gabriel fait de bonnes affaires et élève 16 enfants. Cela ne le prive pas d’une longue vie car il décède à 81 ans.

12- Geneviève, née le 4 décembre 1693, elle épouse Jean Letarte le 12 novembre 1714. Après la naissance de ses 3 premiers enfants, devenue veuve, elle contracte une deuxième union avec Pierre Tardif. Établie à Sainte-Famille, 11 enfants dans la maisonnée, Geneviève ne chôme pas.

13- Marie-Madeleine, née le 2 janvier 1696, elle épouse Antoine Pépin dit Lachance le 22 juin 1722. Elle décède à la Pointe de Lévy de Lauzon à 52 ans après avoir transmis la vie à 7 enfants.

14- Paul, né le 28 août 1699, il convole en justes noces le 29 juillet 1724. Sa première épouse, Jeanne Beaudry, décède sans lui donner d’enfant. Il se remarie trois fois mais il ne laisse aucune descendance.

Pour une première génération, c’est réussi. Des enfants et des petits-enfants ont pris la relève pour porter le flambeau de la vie, transmis de génération en génération jusqu’à nos jours.

Depuis vos départs respectifs, Emeri, le 14 juillet 1707, et Marie, le 10 février 1722, vous seriez émerveillés de la grande famille établie partout en Amérique du Nord. Et étonnés d’entendre tous ces descendants cherchant un lien de cousinage lors des rassemblements annuels, louangeant les vertus que vous nous avez léguées comme la valeur du travail, la constance et la fidélité.

Vous avez, par contrat notarié, établi une fondation de messes à vos intentions, l’une célébrée le 14 août, veille de l’Assomption, et la seconde le 24 décembre, veille de la Nativité de Notre-Seigneur. Vous vous doutez bien que votre foi chrétienne s’est transmise de génération en génération, même si l’Église catholique a dû mettre fin à ce contrat de deux messes annuelles à perpétuité.

Continuez votre repos paisible. Vos racines françaises, après plus de trois siècles, continuent la vie implantée en Nouvelle-France. Soyez-en fiers!

 

René Beloin, no 412

René (10e) à Josaphat (9e), à Joseph (8e), à Narcisse (7e), à Jean (6e) , à Pierre-Paul (5e), à Joseph-Marie (4e), à Augustin (3e), à Jacques (2e), à Emeri (1re)